Tilde, Mud kemper etc...

Quimper, au cœur de la visite présidentielle

L'étape de la différenciation et du «  ñ »

La visite en Bretagne du Président de la République, « par les champs et les grèves », fera étape à Quimper jeudi prochain.

Tout le monde le dit : après le discours du Président de Gaulle sur la Place de la Résistance le 2 février 1969, les bretons attendent aussi un discours sur la régionalisation et les réformes de nos institutions.

Pourquoi ici ? Premièrement parce que Quimper est la capitale de la culture bretonne. Puis car la Bretagne a quelque chose à dire à la France sur l’organisation de la démocratie locale, comme elle a apporte sa pierre à la construction de l'Union Européenne.

Attachés à la réunification des 5 départements bretons, avec les 14 élu-es du Conseil régional de Bretagne nous avons rédigés des propositions concrètes, pragmatiques et nuancées pour alimenter le débat institutionnel actuel. Le Gouvernement a annoncé une réforme de l'article 72 de la Constitution, permettant d'accorder plus de pouvoir aux collectivités locales, et laissant ainsi la porte ouverte à des expérimentations, ou des politiques spécifiques et différentes selon les régions. Donner la réponse publique au plus près des citoyens est la base d'une démocratie décentralisée, la subsidiarité étant la colonne vertébrale des centristes et démocrates.

29 propositions ont été ainsi transmises lundi dernier au Président de la région Bretagne et seront transmises au Président de la République. L'histoire, la culture et les langues de Bretagne sont un des aspects de cette différentiation. La régionalisation des routes nationales, la spécificité maritime de notre économie, les avancées en terme d'énergies marines, l'instauration des zones franches pour permettre l'installation d'entreprises innovantes... nous sommes plusieurs à avoir exprimé le souhait que le rapport soit remis officiellement à Quimper.

La culture est notre richesse qu'elle soit enracinée dans les signes de la Bretagne ou pour s'en inspirer et créer d'autres langages, elle alimente nos savoir-faire et notre économie. Remettre ce rapport à Quimper serait un symbole fort de l'écoute accordée aux élu-es bretons.

Quimper, ville d’Élie Fréron et de Max Jacob, ville littéraire attachée à la défense et à la créativité des langues, attend également un soutien significatif au développement de la langue bretonne.

Autre singularité quimpéroise sur laquelle j'insisterai également lors de cette visite est de demander officiellement la modification des circulaires qui empêchent les parents de donner librement à leur enfant un prénom qui s’orthographie avec les signes diacritiques de la langue bretonne comme celui de Fañch.

Isabelle Le Bal

Adjointe au maire de Quimper

Conseillère régionale de Bretagne

P.S. : compte tenu des mesures de sécurité imposées pour la venue du président sur la Place de la cathédrale, je viens d'apprendre la fermeture au public  ainsi que l'interdiction de faire sonner les cloches de Saint Corentin pendant la visite présidentielle. C'est la culture mud.